Si le Valgaudemar recense de nombreux sommets prestigieux, cette vallée sauvage ne compte, en revanche, que quelques rares lacs d’altitude d’origine glaciaire. Cette randonnée vous emmène à la découverte de la cascade emblématique du Voile de la Mariée et au lac du Lauzon (2020 m). À la limite de la haute montagne et dominé encore par plus de mille mètres de paroi, le refuge du Pigeonnier (2430 m) procure un panorama exceptionnel.
C’est notre troisième journée dans cette magnifique vallée du Valgaudemar. Après le lac de Pétarel avant-hier, le refuge de Vallonpierre hier, l’objectif de la journée est le lac du Lauzon et le refuge du Pigeonnier.
Nous nous garons au parking du chalet de Gioberney, à 1642 mètres d’altitude. Construit au fond de la vallée en 1955, dans un site grandiose où coule la célèbre cascade du Voile de la Mariée, le chalet-hôtel du Gioberney ne fut aisément accessible qu’à partir de 1965, date à laquelle le département finança la route actuelle.
Du chalet du Gioberney, le sentier part vers le nord en direction du Torrent de Muande Bellone. Nous apercevons déjà la belle cascade du Voile de la Mariée au pied de laquelle nous passerons dans quelques minutes.
Environ 100 mètres plus loin nous prenons le chemin à gauche, puis à l’intersection suivante, nous laissons le sentier qui continue en face (sentier par lequel nous reviendrons) pour monter à gauche (direction sud). Nous avons une belle vue sur la haute vallée de la Séveraisse que nous avons remontée hier pour aller au refuge de Vallonpierre.
La vue est somptueuse sur tous les sommets formant le cirque glaciaire du Gioberney. Face à nous, le sommet des Rouies (3589 m) est magnifique et imposant. « L’Himalaya français »: c’est en ces mots que le grand alpiniste Gaston Rébuffat décrivait la vallée du Valgaudemar.
Le Valgaudemar (ou Valgodemar), est une vallée du massif des Écrins. D’origine glaciaire, étroite et encaissée, elle est dominée par des sommets mythiques comme l’Olan (3564 m) ou les Bans (3669 m). Elle fait partie des grandes vallées du massif, à côté de celles du Vénéon, de la Vallouise et du Valjouffrey. Elle est parcourue par la Séveraisse, une bouillonnante rivière venue des glaciers, longue de 33 km, qui se jette dans le Drac. Elle a peu d’affluents importants : le torrent de Gioberney dans sa partie haute, puis le torrent de Navette à La Chapelle et le torrent de Prentiq à l’ubac de Saint-Maurice.
Le nom « Valgaudemar » est composé de « val » (vallée) et du patronyme d’origine burgonde,« Godemar » (ou Godemard ou encore Gondemar), roi burgonde qui vécut au VIe siècle et qui, d’après la légende, se serait retiré dans la vallée. Ainsi, certaines localités sont orthographiées « Valgodemard », comme Saint-Jacques-en-Valgodemard et Saint-Maurice-en-Valgodemard, ou « Valgaudémar » dans le cas de La Chapelle-en-Valgaudémar.
Le Valgaudemar est composé de cinq communes : Saint-Firmin, Saint-Jacques-en-Valgodemard, Saint-Maurice-en-Valgodemard, Villar-Loubière et La Chapelle-en-Valgaudémar. La vallée est fortement encaissée. Dès l’entrée, Saint-Firmin (950 m), sur la rive droite, est dominé par le Grun de Saint-Maurice (2775 m), et Saint-Jacques, sur la rive gauche, par le Petit-Chaillol (2777 m). Plus haut, Villar-Loubière (1033 m) est dominé par le pic des Souffles (3099 m) au nord et le pic de Pian (2826 m) au sud. La Chapelle-en-Valgaudémar (1050 m) est entre l’Olan (3564 m) et le pic de Parières (3076 m). Le fond de la vallée est entouré par les Rouies (3589 m) au nord, le sommet des Bans (plus haut sommet de la vallée avec 3669 m) à l’est, et le Sirac (3440 m) au sud.
Quelques minutes plus tard, nous traversons le torrent du Lauzon sur une passerelle. Ses eaux se donnent en spectacle pour former la belle cascade du Voile de la Mariée (1600 m), avant de rejoindre le torrent du Gioberney dans le fond du vallon. Il s’agit assurément de la plus belle cascade parmi les sept dénombrées tout le long de la montée depuis le dernier village de la Chapelle en Valgaudémar.
Vue vers le pic du Vaccivier (3312 m).
Après quelques lacets, le sentier part de nouveau plein Nord jusqu’au plateau du Lauzon. Une autre passerelle nous permet de traverser de nouveau le torrent.
Le sentier s’élève en lacets au-dessus du lac. Avant d’arriver à la bifurcation avec le sentier du refuge du Pigeonnier, remarquez une légère sente discrète sur la gauche. Des cairns mènent, avec un dénivelé d’environ 100 mètres, au petit lac Bleu (2160 m), dans un cadre sauvage et magnifique.
Nous revenons sur nos pas pour reprendre le sentier principal qui continue à flanc de montagne, puis descend jusqu’au croisement (2022 m) venant directement du chalet du Gioberney. Le sentier qui reste à parcourir se dresse devant nous ! On aperçoit l’objectif tout là-haut !
C’est parti pour un bon pique mollets ! Nous franchissons le torrent de Muande Bellone au niveau d’une belle petite cascade.
Le sentier monte en serpentant entre pelouses et ressauts rocheux en direction de la cabane de Muande Bellone puis du refuge du Pigeonnier. La montée est soutenue, mais nous prenons le temps de lever la tête pour découvrir, à chaque pas, les hauts sommets et leurs glaciers.
On y est presque !
Voilà ! Récompense après cette belle grimpette !
Le refuge du Pigeonnier, perché à 2430 mètres, peut être aussi bien le but de la journée ou l’étape pour la course du lendemain.
Le terrain de jeu autour du refuge est magique pour les amateurs de lieux sauvages. Sa situation est idéale pour les randonneurs, qui peuvent le découvrir en parcourant une boucle agrémentée de lacs, de rhododendrons, de cascades, de chamois et de bouquetins. Le refuge et ses alentours plairont donc aux familles qui recherchent l’immersion en pleine nature.
Il est aussi prisé des alpinistes auxquels il permet d’accéder aux Rouies (courses de neige et rocher), aux pics Central ou Ouest du Vaccivier, au mont Gioberney, et encore bien d’autres traversées alpines et sauvages. Le confort de ce refuge séduit par ses atouts multiples : dortoirs douillets avec couettes, toilettes sèches, douches chaudes, salle de restauration spacieuse et lumineuse, poêle pour les journées humides et un aspect bois bien chaleureux.
Source: Site du refuge du Pigeonnier
Nous entamons la descente par le même itinéraire. Surprise au moment de franchir le torrent de Muande Bellone ! Avec la chaleur de cette belle journée de septembre, le débit a fortement gonflé en trois heures avec la fonte des neiges tombées il y a deux jours ! Nous aurons même des difficultés à traverser !
Vue surplombante du chalet-refuge du Gioberney. Dans le fond, la vallée de la Séveraisse dominée par le prestigieux Sirac (3441 m), dernier grand sommet dans le sud du massif des Écrins, qui sépare le Valgaudemar du Haut-Champsaur.
À la bifurcation (2022 m) nous continuons tout droit vers le Gioberney.
Informations pratiques
Situation: Hautes-Alpes / Massif des Écrins / Valgaudemar
Accès: De La Chapelle-en-Valgaudémar remonter la D 480 (Route des cascades). Après le hameau du Casset, suivre la D480t jusqu’à son terminus, au parking du Gioberney, devant le refuge.
Date: Le 21 septembre 2017
Altitude minimale: 1642 m
Altitude maximale: 2430 m au refuge du Pigeonnier
Dénivelé cumulé: Environ 950 mètres
Itinéraire: Randonnée d’environ 13 km avec la boucle du lac Lauzon
Horaire: 5 à 6 H
Cartes: IGN 3436 ET Meije – Pelvoux
Trace GPS: Télécharger
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